La rencontre décisive (1971-72)

 

A l'aube des années 70, l'avenir des Wailers était incertain. Danny Sims et Johnny Nash devaient partir en Suède pour tourner un film et en composer la bande-son. Marley fut invité et accepta.
Dans sa chambre d'hotel, Bob composait de nouvelles chansons (le medley de Songs Of Freedom fut enregistré à ce moment).


Début 71, Marley participa aux sessions d'enregistrements du nouvel album de Johnny Nash. Bob enregistra pour lui Reggae On Broadway en vue d'un 45T. Ce titre à la rythmique forte ne ressemblait à rien de ce qu'il avait fait jusque là. Il n'obtint aucun succès et Marley décida de rentrer en Jamaïque.

Reggae On Broadway

Pendant l'absence de Bob, les Wailers avait embauché un nouveau pianiste. Il s'appelait Tyrone Downie. Lors des sessions avec Perry, c'était Glen Adams, membre des Upsetters qui assurait les claviers.

L'été 1971 se passa principalement en studio. Les Wailers enregistrèrent leur propres compositions dans le studio du producteur jamaïcain Joe Gibbs.
Lick Samba
, Guava Jelly ou bien Comma Comma furent pressés en 45T et vendus dans leur nouvelle boutique "Tuff Gong".
Un titre fit l'effet d'une bombe dès sa sortie. Il s'appelait
Trench Town Rock et racontait la vie du ghetto à Trench Town.


Trench Town Rock





Bob à Londres fin 1971




45T du label Tuff Gong

 

"Je ne suis pas un leader tu sais? Ce qui attire les gens ce sont les textes de mes chansons, pas ma personne"



Chris Blacwell en 1972

Fin 1971, le reggae commençait à exploser en Angleterre. Le premier film sur ce nouveau style musical "The Harder They Come" se tournait à Londres avec le chanteur Jimmy Cliff.
En même temps, CBS sortit Reggae On Broadway mais il n'eut aucun écho.

Las des échecs, Bob décida de jouer ce qu'il considérait comme sa dernière carte : aller se présenter à aux studios d' Island Records à Londres et demander à voir le patron Chris Blackwell.
Chris Blackwell était un jamaïcain exilé en Angleterre. Il créa sa maison de disques Island Records en 1959 et produisit de jeunes chanteurs jamaïcains. En 1967, Blackwell créa le label Trojan et signa Jimmy Cliff, chanteur déjà célèbre.

Bob Marley rencontra Blackwell en décembre 1971. Le patron d'Island connaissait bien les Wailers car il avait distribué leurs 45 tours en Angleterre entre 1962 et 1966. Il avait confiance en Bob et voyait en lui un avenir prometteur.
C'est pourquoi il proposa aux Wailers une avance de 8 milles livres pour rentrer en Jamaïque et enregistrer leurs premiers albums.

Le lendemain, excité par la proposition de Blackwell, Bob rentra en Jamaïque sans se tracasser de l'engagement qu'il avait envers Danny Sims.




Grâce l'argent donné par Blackwell, les Wailers ouvrirent une nouvelle boutique Tuff Gong et se mirent à l'enregistrement du futur Catch A Fire. Jusqu'à présent, le reggae était resté une musique de 45 tours et de dee-jays. Catch A Fire allait être le premier album de reggae.

Les sessions eurent lieu début 1972 dans trois studios de Jamaïque : Harry J's, Dynamic et Randy's. Pour renforcer les 6 Wailers ( Bob, Peter, Bunny, Carlton, Family Man et Tyrone) quelques musiciens extérieurs participèrent aux enregistrements. Robbie Shakespeare par exemple, célèbre bassiste de Sly & Robbie, joua sur Concrete Jungle en remplacement de Family Man.

Concrete Jungle

Les rythmiques et voix mis en boite, Marley partit à Londres faire les overdubs et le mixage avec des musiciens de là-bas. Pendant ce séjour en Angleterre, Marley rencontra Danny Sims.

Malgré son nouveau contrat avec Island, Bob était toujours engagé avec Danny. Sims donna son accord pour libérer Bob à condition de recevoir 5 milles livres d'Island et 2% sur les six premiers albums ds Wailers. L'accord entre les deux maisons de disques devaient durer jusqu'à "Exodus".

L'abum finit contenait 10 titres. Baby We've Got a Date, Kinky Reggae, Concrete Jungle ainsi que Slave Driver sortirent en 45 tours. Catch A Fire fut publié en décembre 1972 et ne fit au début que des ventes très modestes malgré la pochette coûteuse représentant un zippo.

A SUIVRE...


Les Wailers en répétition en 1972






La pochette "zippo" du vinyl


 

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